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CAGNES-SUR-MER - reconstruction de l'atelier renoir

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« Suivant le temps, la lumière ou le travail en train, Renoir se faisait porter à l’atelier, allait à la recherche d’un paysage ou en terminait un déjà commencé. Il avait en partie renoncé au grand atelier situé dans la maison avec son grand vitrail exposé au nord. Cette lumière « parfaite et froide » l’ennuyait. Il s’était fait bâtir une sorte de baraque vitrée d’environ cinq mètres de côté et dont les panneaux pouvaient s’ouvrir entièrement. La lumière y pénétrait de toutes les directions. Cet abri était posé au milieu des oliviers et des herbes folles. C’était comme s’il eût travaillé dehors, mais avec la protection des vitrages pour sa santé, et la possibilité de discipliner les reflets avec des cotonnades que l’on pouvait tirer plus ou moins. Cette invention d’un atelier extérieur à la lumière réglable était une réponse parfaite à la vieille question du travail sur nature opposé au travail en atelier, puisqu’elle réunissait les deux »[1]

« Tandis qu’on l’installait dans son fauteuil roulant, le modèle allait prendre place dans l’herbe aux milles couleurs. Le feuillage des oliviers laisser fuser des rayons qui dessinaient des arabesques sur son corsage rouge. […] Renoir faisait ouvrir ou fermer des panneaux, tendre des étoffes, se bâtissant une protection contre l’enivrement de la matinée méditerranéenne. […] Le paysage était un concentré de toutes les richesses du monde. Les yeux, le nez, les oreilles étaient assaillis d’impressions contradictoires. « C’est enivrant », répétait-il. Il allongeait le bras et trempait son pinceau dans l’essence de térébenthine. […] Il traçait sur la toile, avec un peu de laque de garance, un signe compréhensible pour lui seul. « Jean, ouvre-moi un peu plus le rideau jaune ! » une seconde touche de garance. Un « C’est divin ! » plus ferme. Nous le regardions. Il souriait et clignait de l’œil pour nous prendre à témoin de cette complicité qui venait de s’établir entre cette herbe, ces oliviers, ce modèle et lui-même. »[2]

 

[1] Jean Renoir, Pierre-Auguste Renoir, mon père, Paris 1999 (1ère édition 1962), p. 501-502

[2] Idibem, p. 502-504

 

Musée Renoir

19 Chemin des Collettes

06800 Cagnes-sur-Mer

Projet livré en septembre 2019

Maître d'ouvrage : ville de Cagnes-sur-Mer

BET : DIMA

Entreprises : SMBR, Ébénisterie de

l'Angélus, MDA Frette, Europ'Elec, Massala

Photos : Hugues Lagarde

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