La datation du « manoir » de Vaugrenier est encore de nos jours un sujet d’interrogation. Plusieurs hypothèses ont été avancées. Par son style, son ordonnance classique, sa distribution, ses grandes pièces voûtées, il a été proposé de le mettre en relation avec l’architecture des villas réalisées en Vénétie et dans le nord de l’Italie par Andrea Palladio (1508-†1580) durant les deuxième et troisième quarts de la fin du XVIe siècle.
Sa chapelle du premier étage, avec son décor baroque du temps de la contre-réforme, rappelle par son exubérance et ses sources d’inspiration l’art du Borromini (1590-†1667) ou du Bernin (1598-†1680), ce qui pour certains ferait remonter la construction de l’édifice dans son ensemble à la première moitié du XVIIe siècle.

L’architecture de l’édifice avec sa façade principale enrichie d’un ordre de pilastres monumentaux, son escalier de pierre à vide central et noyaux ajourés, ses étages dont toutes les salles devaient très certainement être à l’époque de leur construction voûtées et décorées de corniches richement sculptées de motifs antiques, accuse une origine directement ultramontaine et suppose même l’intervention, pour le dessin des élévations, la conception des plans et des distributions, d’un architecte italien formé tant aux leçons de l’Antiquité classique que de ses interprètes que furent Bramante (vers 1444-†1514) et ses contemporains de la fin du XVe siècle et du début du XVIe siècle.

Vaugrenier fut durant tout le XIXe siècle et jusqu’au milieu du XXe siècle une exploitation agricole avant de perdre progressivement sa vocation agricole. La plupart des terres qui en dépendaient en furent ainsi séparées, notamment dans les années 1970 pour le percement de l’autoroute “La Provençale”, la construction d’un quartier résidentiel et la formation du parc départemental de Vaugrenier.

Ce n’est qu’en 1987 que le château de Vaugrenier commença à susciter quelque intérêt par son architecture et sa typologie de « villa italienne » de la Renaissance, uniques de ce côté-ci des Alpes, en Provence comme dans l’ensemble de la France. Il fut ainsi inscrit en totalité par arrêté du 14 décembre 1989 sur l’inventaire supplémentaire des Monuments historiques avant d’être intégralement classé le 30 janvier 1992.

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Exraits de "Etude historique et archéologique", septembre 2011, Gahal